Des Coiffures pour l'histoire: un descriptif des gravures dans l’almanach de Marie-Antoinette, Le Trésor des Graces

Coiffure au plaisir des dames

Dans l’almanach, Le Trésor des graces une des coiffures se prénomme « au plaisir des dames ». Dans l’image associée à ce terme, on voit une femme portant de grandes plumes bleues, oranges et rouges, et on voit aussi des petites roses qui sont toutes maintenues sur la tête par un ruban. De plus, il y a plusieurs grandes boucles sur le côté de la tête. Fréquemment, les boucles dans les coiffures comme « au plaisir des dames » étaient fabriquées par des cheveux artificiels et des plumes de grande valeur. En outre, les fleurs et les rubans étaient des ornements populaires à l’époque de Marie-Antoinette. [1] La reine aurait porté une coiffure telle que « au plaisir des dames » pendant ses activités quotidiennes au château, ou bien lorsqu’elle faisait des apparitions publiques auprès de son mari, ou encore lorsqu’elle se rendait à Paris pour un divertissement. [2]

Comme les autres coiffures extravagantes de Marie-Antoinette, cette coiffure avait des implications politiques comme la coiffure du bateau--”à la belle poule”--qu’elle avait porté pour le soutien des États-Unis pendant la guerre révolutionnaire en dans les années 1770-80. Mais, la coiffure « au plaisir des dames » partage un nom avec une lettre du XVIIe siècle qui est une proposition de la France à la reine de la Grande Bretagne pour épouser un monarque français alors que les deux grands royaumes pouvaient être alliés. [3] La vie de Marie-Antoinette semble similaire à la vie de la reine de Grande Bretagne dans le document qui s’appelle aussi « Les plaisirs des dames ». Les deux reines ont épousé des rois français à cause des alliances politiques avec la France et la Grande Bretagne. Dans le cas de la reine d’Angleterre dans le document du XVIIème siècle l’alliance forgeait un lien avec la France et au temps de Marie-Antoinette, il s’agissait d’unir l’Autriche et la France. [4] Mais, la similarité entre le nom de la coiffure de l’almanach et ce document est probablement une coïncidence parce que beaucoup de coiffures ont des noms qui reflètent la frivolité de la mode au XVIIIème siècle. En effet, à cette époque, les vendeurs de vêtements criaient sur les marchés qu’ils vendaient les pièces « au plaisir des dames ». Cette phrase veut dire que les femmes avaient beaucoup de choix « à leur plaisir » pour des objets de mode. La coiffure a probablement été nomée pour cette expression parce qu’elle était très commune dans les boutiques et sur les marchés parisiens. [5]

L’expression « au plaisir des dames » allait au-delà des styles de coiffures. Il y avait aussi des robes pendant l’époque de Marie-Antoinette qui s’appelaient « au plaisir des dames », et ces robes étaient portées par les femmes de haute société, y compris par Marie-Antoinette elle-même. [6] Ces robes étaient bleues, comme quelques plumes de la coiffure et la robe dans le portrait de l’almanach Le Trésor, donc ce style de vêtements et de cheveux montre la popularité des bleus pendant cette période. De plus, le bleu était particulièrement populaire à Orléans, ville reconnue pour sa haute couture. [7] De plus, le Duc d’Orléans et sa famille étaient très proches de Marie-Antoinette et de Louis XVI car ce premier était l’héritier du trône de France. Voilà pourquoi l’influence de la famille d’Orléans dans la mode parisienne rendait la couleur “bleu d’Orléans” populaire à Paris. [8] Il faut toutefois noter que dans un catalogue de mode publié trois années après l’almanach du Trésor, la même image de «au plaisir des dames» apparait mais cette fois avec un coloris entièrement différent, sans trace de bleu. [10] Il se pourrait, pourtant, que ce soit le reflet du choix de la personne qui a colorié ces images à la main et qui n’a pas respecté la couleur originale de cette association entre Orléans et l’expression en question.

D’autres images de l’almanach Le Trésor aident à comprendre les implications de cette coiffure, telles que la coiffure «à la Cléophile» et la coiffure de «Venus pèlerine». Les plumes que l’on remarque dans ces trois portraits signifiaient l’extravagance et le chic des personnes de haute société. Les plumes coûtaient environ cinquante louis, ce qui équivaut à 1250 francs ou 187 euros chacune. [9] Marie-Antoinette et ses imitatrices mettaient en avant leur fortune et leur prestige par ces ornements.

Ainsi, la coiffure « au plaisir des dames » était un symbole de richesse et de luxe. Elle évoquait les boutiques de Paris qui vendaient des objets de beauté et jouaient un rôle dans le style populaire d’Orléans. Ce style s’appelle « au plaisir des dames », et Marie-Antoinette et son coiffeur l’ont trouvé beau, alors elle a porté une coiffure en hommage. De plus, il n’est pas impossible que ce style ait un lien au XVIIème siècle quand un document qui partage le titre « au plaisir des dames » décrit la proposition d’une reine anglaise à épouser un aristocrate français. Toutefois, il est plus certain que le nom cette coiffure provienne de l’engoûment pour les articles de beauté pendant l’époque de Marie-Antoinette.

Laura Brindley, Wellesley College Class of 2016
In the almanac, Le Trésor de graces, one of the hairstyles is called “au plaisir des dames.” In the image associated with this term, we see a woman wearing large blue, orange and red feathers, as well as some small roses, all held together on the head by a ribbon. In addition, there are several large curls on the side of her head. Frequently, the curls in hairstyles similar to  “au plaisir des dames” were made from artificial hair and the feathers were very expensive. The flowers and ribbons were popular accessories, in which women of the upper echelons of society invested heavily. The queen would have worn a hairstyle such as “au plaisir des dames” on her outings around Versailles or in Paris.

Like other extravagant hairstyles of Marie-Antoinette, this one could be tied to a political reference, in parallel to the one known as “à la belle poule,” which was shaped like a boat and commemorated France’s support of the United States during the Revolutionary War in the late 1770s. Indeed, “au plaisir des dames” could be associated with the name of a letter from the seventeenth century that was a proposition from France to the queen of England to marry a French monarch so that the two large kingdoms could be allied. The life of Marie-Antoinette seems similar to the queen of England in the document titled “au plaisir des dames.” The two queens married French kings for political alliances with France. In the case of the queen of England in the seventeenth-century document, the political alliance was between France and England, and in the case of Marie-Antoinette, the political alliance was between France and Austria. This link may, however, be no more than a coincidence because many hairstyles had names that reflected more frivolous events of the eighteenth century. In fact, in this period, clothing merchants would yell out to passersby that they sold pieces “au plaisir des dames,” or “at the lady’s pleasure” in city markets. This phrase meant that women had many choice “at their pleasure” for fashionable items. The hairstyle was probably named for this commonly-used phrase.

The expression “au plaisir des dames” was the same for styles beyond hair. There were dresses in Marie-Antoinette’s time called “au plaisir des dames,” which were worn by women of high society, including the queen herself. [6] Many of these dresses were blue, like the feathers and dress in the portrait of this style in the almanac Le Trésor, which shows the popularity of the color in this period. In addition, blue was especially associated with the city of Orléans, known for its high fashion. [7] Moreover, the Duke of Orléans and his family were very close to Marie-Antoinette and Louis XVI because the Duke was first heir to the throne of France. The Orléans family enjoyed great influence in Parisian society and made the color "Orléans blue”a sought out one. [8]​ It should be noted that in a fashion catalogue published three years after the almanac Le Trésor, the same image of “au plaisir des dames” appeared, but this time with a completely different color palette, without a trace of blue. [10] It may, however, be a reflection of the choice of the artist who created the images by hand who simply did not respect the original hues of the association between Orléans and the phrase in question.

Other images in the almanac Le Trésor help to understand the implications of this hairstyle, such as the hairstyles “à la Cléophile”  and “Venus pelèrine.” The feathers seen in these three portraits display the extravagance and the luxury of the French upper class. The feathers cost about fifty pounds, equivalent to 1,250 francs or 187 euros each. [9] Marie-Antoinette and her imitators advertised their wealth and prestige through these ornaments.

Thus, the hairstyle “au plaisir des dames” was a symbol of wealth and expense. It promoted Paris shops selling beauty objects and played a role in the popular style of Orléans that included dresses and blue feathers. Moreover, it is not impossible that this style is linked to the seventeenth-century when a document that shares the title “au plaisir des dames” describes the proposal of an English queen to marry a French aristocrat.

Renvois

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