The Mazarinades Project at UNC

Advis salutaire envoyé par les Boulangers, cabaratiers, bouchers, gazetiers, et arbusquiers, à Jules Mazarin, à sainct Germain en Laye

Le Mazarinade Advis salutaire envoyé par les Boulangers, cabaratiers, bouchers, gazetiers, et arbusquiers, à Jules Mazarin, à saint Germain en Laye montre deux objectifs, le premier est d’attaquer le cardinal et tous les figures d’État qui profitent du chaos de la Fronde et le deuxième est d’expliquer comment l’auteur et la presse en général sont la voix du peuple et alignées avec la justice divine. Le narrateur est imprimeur et il explique la valeur de l’édition et des critiques publiques.  Il y a aussi des paragraphes qui donnent la perspective des métiers comme la boucherie et l’hôtellerie.  Au début du pamphlet le narrateur dit directement à Mazarin et il expose en détail la sévérité du crime de profiter de la souffrance des autres et puis il donne le point de vue du peuple pour développer ses idées de la justice et « exposer les failles de ces grotesques génies ». Le pamphlet commence avec une dénonciation du Cardinal qui profite de la souffrance, puis il y a des scènes qui donne la perspective des artisans et des petits métiers. Le narrateur explique l’impact de la Fronde sur ses personnes et comment on peut profiter du chaos, malgré leur condamnation de la malfaisance de Mazarin. Ensuite le narrateur traite la situation comme une tragédie publique où tout le monde attend la mort du Cardinal. Le narrateur conclut avec une autre condamnation et un appel au Dieu. 

Le Contexte historique

Ce pamphlet a été publié pendant le carême de 1649 vers le début de la Fronde et juste après la déclaration royale conte le Parlement et pendant le blocus de Paris (Carrier 638). Orest Ranum explique la mentalité du peuple pendant cette époque dans son analyse The Fronde : A French Revolution.  Il décrit le souci concernent les impôts en provence et la crainte d’une invasion d’Espagne du nord en Paris. Il souligne le fait que « contemporaries saw the situation in the Spring of 1649 in apocalyptical terms, but not Mazarin » (Ranum 176). Pendant cette période Louis XIV et sa mère ont quitté Paris et le parlement parisien a nommé Mazarin ennemi d’Etat (Ranum 183). La notion de l’Apocalypse et ce jugement du cardinal fournit le contexte pour ce pamphlet. Quand l’auteur note « dans cet horreur nous invoquons la Justice Divine » on peut examiner cette phrase comme référence à la fin de temps, et les descriptions de la trahison contre le peuple peuvent être analysés comme la continuation du jugement du parlement parisien.

Ranum note aussi que les pamphlets ont commencé pendant le blocus de Paris et la disette ultérieur. Le blocus et la disette étaient une stratégie de Condé pour réprimer Paris après que le parlement parisien a déclaré leur soutien au peuple de Paris et leur opposition à la cour du Louis XIV (201). Ces évènements ont affecté directement les métiers mentionnés dans le titre de ce pamphlet.  
Un des métiers, l’imprimerie, est référencée tout au long du texte et ce pamphlet est marquant à cause de la relation entre la narration et l’impression. L’écrivain et l’imprimeur ont le même rôle. On peut comprendre la perspective d’un imprimeur dans cette Mazarinade. Il explique la perspective du peuple et le rôle de la presse mais il utilise aussi l’imagerie de la production des Mazarinades. Dans un paragraphe il décrit Mazarin comme

Harlequin d’État, si bien que malgré la misère publique, il ne se peut que l’on ni prenne plaisir, mais cependant c’est une chose étrange de voir qu’au même temps que notre encre a touche les lettres qui composent l’impression de cette vie infâme, et qu’elle est marquée sur le papier elle parest incomparablement plus noire, et le papier plus blanc, comme s’il vouloit conserver son Innocence, aux endroits où il n’est pas contraint de recevoir des taches si criminelle

Ici on peut voir l’image de l’encre et du papier et l’acte de la création des attaques contre l’homme notoire. Cette Mazarinade représente le point de vue des artisans, et les détails sur le processus de créer des pamphlets offre la perspective d’un imprimeur ou gazetier.   

 Le rôle du commerce

L’auteur fait des commentaires sur le rôle des imprimeurs dans cette litanie des critiques. Il attaque Mazarin pour profiter de la souffrance des autres mais il dit aussi « qu’il nous sache de profiter des misères publiques ». Il reconnaît que les imprimeurs peuvent gagner pendant ce chaos. Cette reconnaissance est présentée à côté d’une référence à la justice divine. Le narrateur note la capacité d’un imprimeur ou un auteur de profiter des misères publiques mais il affirme que sa critique et sa publication sont fondées sur la justice et sur le côté du peuple et Dieu.

Carrier examine cette capacité de bénéficier dans La Presse de la Fronde (1648-1653). Il note le « marasme du commerce du livre » à ce temps et puis il explique que « ces paperasses mazarines ne vont pas seulement sauver une profession menacée de ruine : elles lui apporteront, au moins dans la phase de plus grande production des libelles, de janvier à août 1649, une véritable prospérité » (129-130).  De plus, il note que les pamphlétaires « soulignent à mainte reprise les profits considérables réalisés dans le commerce des libelles » (131). Ce contexte donné par Carrier situe cette Mazarinade dans une habitude des imprimeurs et il ajoute à la complexité des accusations contre le cardinal. Le créateur de ce pamphlet ne peut pas donner des jugements morals sans une reconnaissance de sa place dans la Fronde. Il peut absoudre lui-même de son bénéfice avec cette reconnaissance.

Les images de l'Antiquité 

À part de la discussion des bénéfices des critiques, il y a des références au théâtre et de la Rome antique vers la fin du pamphlet. L’auteur écrit qu’il « voie tout le monde qui attend avec une grande impatience l’impression du dernier acte de la Tragédie de vos malheurs » et puis il fait référence à Néron, deux décennies avant la pièce de Racine.

Il y a une autre référence au Pasquin de Rome, un fragment de statue de style hellénistique sur laquelle on affichait les écrits satiriques anonymes (Redondo 88). Ces images de l’antiquité et les références au sang et aux caractéristiques sanguinaires du Mazarin sont des exemples d’une tendance burlesque dans le pamphlet. Quand l’auteur dit à Mazarin que « vous attaqués le corps » et quand il parle de « la voix publique » il invoque des thèmes carnavalesques. Vincent Milliot note ce style littéraire dans sa présentation des petit métiers et colporteurs de XVIe à XVIIIe siècles. Il dit que « le registre burlesque s’épanouit dans l’iconographie et dans cératines œuvres littéraires qui utilisent le motif des petits métiers et des crieurs de rue jusqu’aux alentours de 1650, avant de régresse notablement par la suite » (350-51). Dans ce pamphlet, Mazarin est sanguinaire, et tout au long texte le narrateur mentionne la morte et la peau et la chair, dans le contexte du Cardinal mais aussi dans le contexte des métiers, comme le boucher.  De plus, le narrateur décrit le mouvement vers les rues de Paris.  On peut voir des images grotesques et une voix populaire, et l’histoire de Milliot montre que cette Mazarinade a été publiée à un moment de transition littéraire.



Ce style ainsi que le développement de la dichotomie du cardinal contre le peuple et les attaques directes à Mazarin créent une œuvre de propagande efficace. Les exemples des métiers comme un boucher ou un gazetier et la répétition de l’idée que Mazarin profite de la souffrance établissent le pamphlet comme tribune pour la voix commune.  Le pamphlet incorpore les craintes du jour et il tire parti du chaos de l’époque.  Le grand triomphe de la Mazarinade est le portait horrible du cardinal. À la fin du pamphlet il est perfide et un tyran sanguinaire qui n’a pas l’appui du peuple ni Dieu. Ses actions sont présentées comme une pièce du théâtre, une tragédie pour tout le monde de voir et qui inflige la souffrance au peuple. Le lecteur peut être spectateur.  À côté des métiers, il peut acclamer la chute de Mazarin. 

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Advis salutaire envoyé par les Boulangers, cabaratiers, bouchers, gazetiers, et arbusquiers, à Jules Mazarin, à saint Germain en Laye presents two objectives. The first is to attack Cardinal Mazarin and any figure of the state who profits from the disorder of the Fronde, and the second is to explain how the author and other members of the press and artisan class serve as the voice of the people, and how they are aligned with divine justice. The narrator is a printer and he explains the value of both printing and public criticism. There are also paragraphs from the perspective of professionals such as butchers and innkeepers. In the pamphlet’s opening, the narrator speaks directly to Mazarin and he exposes in detail the severity of the crime of profiting from the suffering of others. He then provides the point of view of the common people to develop his ideas on justice and to expose who he deems to be grotesque geniuses. The pamphlet starts with a denunciation of the Cardinal who benefits from suffering, then there are scenes that give the perspective of artisans and street workers. The narrator explains the impact of the Fronde on these people and shows how anyone could potentially profit from the chaos, despite his specific condemnation of the actions of Mazarin. Next, the narrator depicts the situation like a public theatrical tragedy in which the world awaits the death of Mazarin. The pamphlet ends with another condemnation and an appeal to God.

Historical Context

This pamphlet was published during the Lenten period of 1649, towards the beginning of the Fronde, just after the royal declaration against the Parliament and during the blockade of Paris (Carrier 638). Orest Ranum examines the public mentality during this period in The Fronde: A French Revolution. He describes the anxiety regarding provincial taxes and the fear of a Spanish invasion from the north of Paris. He emphasizes the fact that “contemporaries saw the situation in the Spring of 1649 in apocalyptical terms, but not Mazarin” (Ranum 176). During this period, Louis XIV and his mother left Paris and the Parisian parliament had named Mazarin as an enemy of the state (Ranum 183). The notion of an impending Apocalypse and this parliamentary judgment of the cardinal gives context for this pamphlet. When the author says that he invokes divine justice amongst this horror, we can treat this phrasing as a reference to the end times, and the later descriptions of treason against the people can be viewed in parallel with the parliamentary decree. Ranum also notes that these types of pamphlets started during the blockade of Paris and the subsequent famine. The blockade and famine were strategies of Condé, meant to control Paris after the parliamentary revolt and their proclaimed alignment with the people against Louis XIV (201). These events directly affected the professions in this pamphlet’s title.

Dealing with Commerce 

One of the vocations, printing, is referenced throughout the text. This pamphlet is notable due to its relationship between author and printer. The writer and printer play the same role and through this, the perspective of a contemporary printer is constructed. One passage directly describes the act of putting pen to paper to critique Mazarin, which adds to the overall perspective of working life. Furthermore, the narrator comments on the role of printers in the litany of attacks. He criticizes Mazarin for profiting off suffering but also notes that printers know that they too can profit from public misery. He recognizes that printers can earn more because of the chaos. This recognition is presented alongside references to divine justice. The narrator notes the ability of a printer or author to profit from public misery but affirms that his critique and his publishing is founded on a principle of justice for the people.

Carrier analyses this potential to generate revenue in La Presse de la Fronde (1648- 1653). He notes dwindling commerce of books at the time and then explains how the Mazarinades not only saved an industry facing complete ruin but in fact brought, during the most active times, real prosperity (129-30). What’s more, he notes that pamphlet makers understood the considerable profit to be had in the business of critiques (131). This context from Carrier situates Advis Salutaire in a common practice of printers and writers and it adds to the complexity of the accusations against the cardinal. The creator of the pamphlet cannot dole out moral judgments without recognizing his own place in the Fronde. He can absolve himself of his profiting through this recognition.

References to Antiquity 

Apart from the discussion of profit, there are references to theatre and ancient Rome, notably in the latter half of the pamphlet. The author writes of a world that watches, waiting for the final acts of a tragedy, and then there is a reference to Nero. There is also reference to the Pasquino, a fragment of a Hellenistic statue in Rome where people traditionally placed anonymous, satirical writings (Redondo 88). These images of antiquity along with the mentioning of blood and the bloodlust of Mazarin are examples of the burlesque tendency in the pamphlet. When the author says that Mazarin attacks the body and when he speaks of the public voice, he invokes the carnivalesque. Vincent Milliot notes this literary style in his depiction of working people and street peddlers in the sixteenth, seventeenth and eighteenth centuries. He says that the burlesque register is found in iconography and certain literary works that use workers and street criers as motifs, with this practice peaking in 1650 (Milliot 350-51). In this Mazarinade, the cardinal is bloodthirsty, and all throughout there are references to death, skin, and animal flesh, in the context of Mazarin and of workers, like the butcher. Furthermore, the narrator describes movement through the streets of Paris. The reader is given grotesque imagery and the voice of the general populace, and the history given by Milliot shows that this pamphlet was published at a literary turning point.

This style, alongside the development of the dichotomy of the cardinal against the people, and the direct attacks against Mazarin, creates an effective work of propaganda. The examples of workers such as the butcher and newspaperman and the repetition of the idea that Mazarin profits from suffering establishes this pamphlet as a platform for the public voice. The author incorporates the fears of the day and speaks to the chaos of the era. The primary accomplishment, though, is the damning portrait of Mazarin. By the end of the pamphlet, he is a treacherous, bloodthirsty tyrant who is backed by neither God nor the people. His actions are presented like a play, a tragedy for the world to witness as he inflicts suffering on the people of Paris. The reader can act as an audience member. Alongside the titular workers, the reader can cheer the downfall of Mazarin.
 

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