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The Digital PiranesiMain MenuAboutThe Digital Piranesi is a developing digital humanities project that aims to provide an enhanced digital edition of the works of Italian illustrator Giovanni Battista Piranesi (1720-1778).Works and VolumesGenres, Subjects, and ThemesBibliographyGlossary
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12018-01-31T18:42:52-08:00Chris Terry449a8ad97502db0b64520b098339b2efccfbe5682284913plain2020-10-31T13:45:12-07:00Jeanne Brittone120651dde677d5cf1fd515358b14d86eb289f11La gravité de cet ouvrage se fait sentir par la legereté des membres plus ou moins saillants, et les colliers des colonnes ne sont énoncés que par de simples lignes comme en H, et les trois autres colliers I. qui sont de relief sont formés par les plus belles moulures et travailles avec le plus grand soin pour les mieux conserver dans cette pierre. Ainsi l’on peut connoitre que dans cet ouvrage, les Tailleurs de pierre ne l’ont pas cedé á ceux qui travailloient les marbres de Paros et de Carrare[.] L’exactitude des proportions caracterise ce batiment pour une production des plus parfaites, et des mieux éxécutées dans ce genre, et l’on peut dire que l’Architecte a tiré de son art de quoi s’attirer l’admiration de ses contemporains comme de la posterité. L’interieur de ce temple n’est pas moins beau que grandieux. L’homme de goût contemple avec plaisir l’ensemble de cet édifice, lors qu’aprés les moissons, il se trouve débarassé des herbages qui l’offusqoient. Les Peintres y trouveront également differents points de vue fort interessants, soit par ses differentes ouvertures, soit par la varieté des plantes champetres, qui l’environnent de toutes parts; ou bien par celle de plusieurs troupeaux de diverses couleurs, que les Bergers y conduisent. Neanmoins cette architecture grave n’est pas aujourd’hui intelligible pour tous ceux qui se tansportent lá, et qui aimeroient mieux y trouver d’autres ordres plus gracieux, comme l’Ionique, le Corinthien et le Composite, qui plaisent davantage aux yeux; et en effet les anciens Romains lors qu’ils donnerent dans le luxe, rechercherent l’architecture fardée, et la mirent plus en usage que les autres nations, comme plus propre á employer leurs richesses, et á surpasser la matiere par le travail. Les Grecs mêmes voulant adoucir l’ordre Dorique, le chargerent de qualques ornemens, ce qui fut imité par les Romains au point qu’ils rencherirent encore sur leurs models; car ceux qui n’ont pas la vraie théorie de l’art preférent toujours une architecture chargée de guirlandes, de fleurs et d’autres ornements á celle qui n’a qu’une simple pureté. Ce temple lá ne présente aucune bisarerie dans ses ornements. Dans l’autre édifice indiqué sur la planche precedente nous avons dit que les ornements des chapitaux étoient élégans, nous voyons par lá que ceux qui les faisoient n’ignoroient pas que la bisarerie d’un tel assortiment étoit deja bien connue; mais ils ont sçu le ménager, comme on fit á l’égard des chapitaux des colonnes, et des pilastres du Collége des Anfictions. Pour ce qui est de ce temple, soit que ce fut la coûtume de la nation, qui tendoit au grave, et au simple, soit que ce fut sagesse dans l’Architect, il est clair que cette entreprise fut conduite, et terminée avec dignité par la supression de la plus grande partie des ornements, pour le rendre solide, et grave. En cela l’on a voulu faire voir, que ces sortes de monuments étant construits d’une matiere dure, il étoit dans les vrais principes de l’art de n’en point trop alterer la nature, et qu’un édifice tout de pierre devoit conserver un grand air de force, et de solidité.