Mutimedia History - Saison 4/Episode 5 : Retours aux sources : entre héritages et innovations
Le poids des héritages dans les expérimentations narratives contemporaines : les œuvres apparemment les plus novatrices et originales empruntent toujours à des prédécesseurs plus ou moins illustres et réussis, et ne s'en cachent. Si toutes les œuvres ont révélé leurs dettes et leurs antécédents, la présentation de Benoît Peeters en était sans doute la preuve la plus éclatante.
Disciple de Roland Barthes et Jacques Derrida, deux pionniers de la réflexion sur le récit et les relations particulières entre textes et images (L'Empire des Signes, Roland Barthes par Roland Barthes, La chambre claire pour le premier ; le "livre-objet" Glas pour le second), intégré au cercle du Nouveau Roman et du cinéma associé (Alain Robbe-Grillet, Alain Resnais), il a écrit plusieurs romans-photos (Fugues, Droits de regard) ou des textes littéraires plus classiques, qui manifestaient pourtant déjà ce "malaise" dans le récit, avant de devenir celui qu'on connaît pour être l'auteur de la série de bandes dessinées Les Cités obscures. Le quatrième tome (La Tour, 1987), album en noir et blanc, propose ainsi un anachronisme graphique peu commun, en introduisant brutalement la couleur au milieu de la page - une irruption qui consterne les personnages du récit même, les fait sortir du récit en confondant l'espace-temps de la fiction et celui de la narration.
L'historien visuel pourra également lire avec profit (et amusement) d'autres romans graphiques cités par Benoît Peeters :
Disciple de Roland Barthes et Jacques Derrida, deux pionniers de la réflexion sur le récit et les relations particulières entre textes et images (L'Empire des Signes, Roland Barthes par Roland Barthes, La chambre claire pour le premier ; le "livre-objet" Glas pour le second), intégré au cercle du Nouveau Roman et du cinéma associé (Alain Robbe-Grillet, Alain Resnais), il a écrit plusieurs romans-photos (Fugues, Droits de regard) ou des textes littéraires plus classiques, qui manifestaient pourtant déjà ce "malaise" dans le récit, avant de devenir celui qu'on connaît pour être l'auteur de la série de bandes dessinées Les Cités obscures. Le quatrième tome (La Tour, 1987), album en noir et blanc, propose ainsi un anachronisme graphique peu commun, en introduisant brutalement la couleur au milieu de la page - une irruption qui consterne les personnages du récit même, les fait sortir du récit en confondant l'espace-temps de la fiction et celui de la narration.
L'historien visuel pourra également lire avec profit (et amusement) d'autres romans graphiques cités par Benoît Peeters :
- La Cage de Martin Vaughn-James (1975) : une narration dénuée de tout personnage, mais pas de tout récit pour autant. Comme par un long travelling arrière, le temps et le récit semblent s'installer progressivement au fil des pages, sans être linéaire, ce qui autorise un va-et-vient permanent entre intérieur et extérieur, entre détail et vue d'ensemble, macro et micro)
- Building Stories de Chris Ware (2012) : un livre qui n'en est plus vraiment un, mais plutôt un livre-boîte, contenant des objets de toutes dimensions - sorte de réplique plastique à La Vie, mode d'emploi de Georges Pérec, présentant la vue en coupe d'un immeuble où l'on découvre les personnages saisis dans leur vie quotidienne, et qui joue sur les échelles, en particulier l'infiniment petite. Un livre à lire à la loupe sinon au microscope - une expérience graphique de "micro-storia" ?
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