Mutimedia History - Saison 4/Episode 2 : Une histoire de la vie quotidienne, des gens ordinaires et des "choses banales" (Daniel Roche)
Deux œuvres en particulier poursuivent cette ambition de raconter la vie quotidienne des gens ordinaires :
Le film Life in a Day (2010) réalisé par Kevin McDonald et produit par Ridley Scott : premier user generated picture film, ce projet cinématographique d'envergure, réalisé par plusieurs millions d'internautes anonymes, avait pour objectif de faire le portrait du monde à un moment donné de son histoire (le 24 juillet 2010) à partir de 80 000 vidéos You Tube collectées dans 192 pays. Les clips ont été sélectionnés pour constituer une base de données, puis classés et catégorisés. Le scénario n'a pas influencé le tournage : le récit lui est postérieur. Ce récit retrace le quotidien des individus, du lever au coucher, de la naissance à la mort. Cette histoire du quotidien ordinaire est une à la fois histoire biographique et biologique : le film débute avec image de nourrisson dans son berceau, auquel succède une image de bébé animal, avant de suivre l'enfant qui grandit. La comparaison géographique est de mise, comme en témoigne la mise en perspective d'un enfant "européen" avec un enfant chinois, comme pour révéler une universalité profonde derrière la diversité.
Cheryl Sourkes, Everybody's Autobiography (2012) : propose une sorte d'histoire culturelle par l'écran, à travers les webcams de gens ordinaires qui se filment eux-mêmes, produisant une sorte de récit-flux, tissé d'individus, de catégories sociales et d'identités devenus flux elles aussi. L'enchaînement des images donne un effet de mouvement, de passages des personnages d'un lieu à un autre. L'unité du récit est donnée par la l'identité du lieu. L’œuvre produit finalement un effet de récit plus qu'un récit proprement dit. Rien n'est raconté, mais le défilement des images ouvre la voie à un récit, une possibilité de récit, sans qu'il ait jamais lieu. La narration oscille entre fragmentation et variations : chaque séquence est une variation de récit, un fragment de vie quotidienne, mis en scène de multiples manières. Un portrait est ensuite construit à partir ce ces fragments filmiques collectés dans une base de données. La base se présente comme une mosaïque, qui repose sur la mise à plat et la coprésence des images toutes disponibles. Du point de vue de la structure, le récit mime la composition picturale (polyptyque), par la concaténation des vignettes sous forme de mosaïque ou de galerie, et par les jeux d'échelles (zoom, détail). Chacune des vignettes peut ainsi être agrandie pour en développer le contenu.
Le film Life in a Day (2010) réalisé par Kevin McDonald et produit par Ridley Scott : premier user generated picture film, ce projet cinématographique d'envergure, réalisé par plusieurs millions d'internautes anonymes, avait pour objectif de faire le portrait du monde à un moment donné de son histoire (le 24 juillet 2010) à partir de 80 000 vidéos You Tube collectées dans 192 pays. Les clips ont été sélectionnés pour constituer une base de données, puis classés et catégorisés. Le scénario n'a pas influencé le tournage : le récit lui est postérieur. Ce récit retrace le quotidien des individus, du lever au coucher, de la naissance à la mort. Cette histoire du quotidien ordinaire est une à la fois histoire biographique et biologique : le film débute avec image de nourrisson dans son berceau, auquel succède une image de bébé animal, avant de suivre l'enfant qui grandit. La comparaison géographique est de mise, comme en témoigne la mise en perspective d'un enfant "européen" avec un enfant chinois, comme pour révéler une universalité profonde derrière la diversité.
Cheryl Sourkes, Everybody's Autobiography (2012) : propose une sorte d'histoire culturelle par l'écran, à travers les webcams de gens ordinaires qui se filment eux-mêmes, produisant une sorte de récit-flux, tissé d'individus, de catégories sociales et d'identités devenus flux elles aussi. L'enchaînement des images donne un effet de mouvement, de passages des personnages d'un lieu à un autre. L'unité du récit est donnée par la l'identité du lieu. L’œuvre produit finalement un effet de récit plus qu'un récit proprement dit. Rien n'est raconté, mais le défilement des images ouvre la voie à un récit, une possibilité de récit, sans qu'il ait jamais lieu. La narration oscille entre fragmentation et variations : chaque séquence est une variation de récit, un fragment de vie quotidienne, mis en scène de multiples manières. Un portrait est ensuite construit à partir ce ces fragments filmiques collectés dans une base de données. La base se présente comme une mosaïque, qui repose sur la mise à plat et la coprésence des images toutes disponibles. Du point de vue de la structure, le récit mime la composition picturale (polyptyque), par la concaténation des vignettes sous forme de mosaïque ou de galerie, et par les jeux d'échelles (zoom, détail). Chacune des vignettes peut ainsi être agrandie pour en développer le contenu.
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