Voltaire to Frederick the Great - 15 May 1742 - Transcription
au Roi de Prusse,
1. quand vous aviez vn pere, et dans ce pere vn maitre
2. vous etiez philosofe, et viviez sous vos loix
3. aujourdhuy mis au rang des rois
4. et plus qu’eux tous digne de lètre
5. vous servez cepand vingt fois maitres a la fois,
6. ces maitres son tirans; le premier cést la gloire
7. tiran dont vous aimez les fers,
8. et qui met au bout de nos vers
9. ainsi quen vos exploits la Brillante Victoire
10. la politique[3] \a/ son coté
11. moins ebbouisante, aussy forte
12. méditant redigeant ou rompant vn traitté,
13. vient mesurer vos pas que cette gloire emporte,
14. L’interest, La fidelité
15. quelque fois s'unissant, et trop souvent contraires,
16. des amis dangereux de secrets <
17. chaque jour des desseins, et des dangers nouvaux,
18. tout ecouter, tout voir, et tout faire a propos,
19. payer les vns en esperance,
20. les autres en raisons, quelques vns en bons mots,
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21. faire cherir ses loix, et craindre sa puissance,
22. que d’embarras; que de travaux!
23. regner n’est pas vn sort ausy doux qu’on le pense
24. qu’jl en coute detre vn heros!
25. jl ne vous en coute rien a vous sire, tout cela vous est
26. naturel vous faites de grandes de sages actions avec cette
27. meme facilité que vous faittes dela [sic] musique et des vers
28. et que vous ecrivez de ces lettres qui donneroient a vn
29. bel esprit de france vne place distinguée parmy les
30. b aux [sic] esprits \tous/ jaloux de luy,
31. je concois quelque esperence que Votre majeste raffermira
32. l’europe comme elle l’a ebranlée, et que mes Confreres les
33. humains vous béniront apres vous avoir admiré
34. mon espoir n’est pas vniquement fondé sur le projet que
35. l’abbé de st pierre a envoyé a votre majesté je presume
36. qu’elle voit les Choses que veut deviner le pacificuteur [sic]
37. trop mal ecouté de ce monde; et que le roy philosophe
38. sait parfaitement ce que le philosofe qui nest pas
39. roy, s’efforce en vain de deviner.
[Shelfmark: Rare f F840, V935 d]
[1] A very faint penciled note above “may”, appears with the word, “mai”.
[2] This manuscript (MS1), Hoose, is the only manuscript identified in both EE and OCV (Letter ID: D2605). It is described as: “Copy of original document: old transcription.”
EE’s note adds: “MS1 appears to be a literal copy, and has been followed, but it extends only as far as the end of the third paragraph of prose.”
Because only the first two pages are present in this manuscript, the rest of this letter is reproduced in EE and OC from the 1745 edition of Voltaire’s works: Œuvres de M. de Voltaire. Amsterdam & Leipzig: Arckstée et Merkus, 1745; vol. 6, pp. 384–387.
For corresponding print instances of this letter available in our USC collection see: Kehl: vol. 65, pp. 102-105; OCV: vol. 92, pp. 186-188.
EE’s note adds: “MS1 appears to be a literal copy, and has been followed, but it extends only as far as the end of the third paragraph of prose.”
Because only the first two pages are present in this manuscript, the rest of this letter is reproduced in EE and OC from the 1745 edition of Voltaire’s works: Œuvres de M. de Voltaire. Amsterdam & Leipzig: Arckstée et Merkus, 1745; vol. 6, pp. 384–387.
For corresponding print instances of this letter available in our USC collection see: Kehl: vol. 65, pp. 102-105; OCV: vol. 92, pp. 186-188.
[3] The scribe had originally written “politiques” then superimposed an “e” over the final two letters (-es).