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Tianjin au temps des concessions étrangères sous l’objectif d’André Bontemps (1931-1935)

Un récit visuel entre micro et macro-histoire

Fleur Chabaille, Author

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La vie en périphérie


Le fonds Bontemps se distingue non seulement par ses prises de vue urbaines, mais aussi par quelques fragments visuels de la vie en périphérie. Bien qu'ils ne soient pas prédominants, ceux-ci doivent faire l'objet d'une analyse à part entière du fait de leur rareté et de la perspective historique unique qu'ils renferment.

La "périphérie", c'est d'abord la vaste zone qui entoure les concessions et la vieille ville de Tianjin pour les étrangers. C'est un espace en dehors des grands axes de circulation et des moyens de locomotion modernes où se côtoient activités d'élevage et d'artisanat. Partie intégrante de Tianjin, ce sont pourtant des lieux méconnus et peu attractifs tant pour l'observateur étranger contemporain, que pour l'historien.

Ce film de Bontemps dévoile ce type de périphérie éloignée. Selon Liu Haiyan, les premières images ne peuvent pas avoir été prises dans un territoire à côté des concessions (tel que le quartier Xiguangkai 西广開 à l'ouest), ni à l'intérieur de la vieille ville chinoise. C'est un endroit qui apparaît plus reculé, moins développé et commerçant, un lieu intermédiaire entre la vieille ville et les concessions. On y voit des porcheries ou des étables à bœuf. En général, la relation entre la ville et la campagne en Chine est beaucoup plus proche à l'époque que celle qui existe en Europe. A l'intérieur même de la ville, on trouve des activités d'élevage. C'est d'autant plus le cas dans ces lieux un peu en périphérie de la ville où l'on ne peut pas, comme à la campagne, cultiver la terre. Lors de son établissement, la Concession autrichienne a rencontré beaucoup d'obstacles en raison des élevages de cochons qui se trouvaient sur le territoire occupé. Pour des raisons hygiéniques, les Autrichiens ont détruit des habitations et des porcheries, ce qui a provoqué de nombreuses protestations locales.
Les images suivantes montrent des enfants en train de jouer, puis un fabricant de cercueils, sûrement dans le quartier Xiguangkai.
L'homme que l'on voit au début du film et à la fin avec le petit chapeau sert sans doute de "guide" ou d'intermédiaire local à Bontemps. Il semble en effet peut probable que le militaire s'y soit rendu seul.

La "périphérie" au sens large du terme, ce sont aussi les campagnes et les montagnes en dehors des grandes agglomérations urbaines. Si une partie prépondérante du fonds visuel de Bontemps est consacrée à ses activités familiales à Shanhaiguan, certains clichés plus rares donnent un aperçu des conditions de travail et de vie des populations de la "marge". Par exemple, ces photos de pêcheurs (1) et (2), de paysans (1) et (2), ainsi que cette famille rencontrée dans la montagne (entre les 29e et 36e secondes). Cette dernière prise de vue est montée de toute pièce. Le père et ses enfants dont l'apparence physique témoigne d'un dénuement total sont invités à s'asseoir et à poser aux côtés de Jacqueline Bontemps, comme pour immortaliser la rencontre "exotique" avec de "vrais" autochtones. 
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