Composition 4 (d'après Li Huai) - Chromatismes
Cette composition polychrome rouge et or est fondée sur une double analogie :
Mais cette mort anecdotique et romanesque vient stratégiquement faire écho à une mort historique et bien réelle, lancinante et protéiforme dans les photographies de Li Huai : depuis les morts massives de la révolution culturelle jusqu'aux difficultés à reconstruire et revivre par dessus ces décombres et ces traces ineffaçable de sang versé.
Car le sang est le motif qui vient immédiatement à l'esprit en voyant cette photographie. Une photographie très picturale et très plastique, où le rouge, couleur ô combien symbolique et puissante, devient la messagère de souvenirs et de significations complexes et ambivalentes. Le rouge : couleur de la Chine, couleur de la révolution (en l’occurrence cette Révolution dite "culturelle"), mais de toutes les révolutions. Couleur de la violence, du sang (versé), mais aussi couleur de la vie et de la maternité : sang menstruel des femmes devenues fécondes, sang qui accompagne l'accouchement et la naissance du nouveau-né. Le rouge : promesse de vie, de (re)naissance et régénération - le sang versé du passé, le sang qu'il faut verser comme condition d'un avenir, le sang qui sera versé comme promesse d'avenir. Où l'on retrouve sous une autre couleur ce paradoxe chromatique du noir et blanc évoqué déjà dans la première composition.
- analogie visuelle par jeux d'échelles : évocation, à partir de la photographie Dripping Red Graffiti, où la dominante écrasante de la couleur rouge ne laisse poindre qu'un petite nuance jaune dorée sur le bord gauche de l'image, du "petit pan de mur jaune" dans le célèbre tableau de Vermeer, Vue de Delft (ca. 1559-1560, que j'explicite visuellement par un montage et système de flèches et d'annotations directes de l'image.
- analogie textuelle : entre cette même photographie dont le rouge sang rappelle les morts de la Révolution culturelle, et La Prisonnière de Marcel Proust (1923) qui mentionne ce "petit pan de mur jaune" et la mort de Bergotte.
Mais cette mort anecdotique et romanesque vient stratégiquement faire écho à une mort historique et bien réelle, lancinante et protéiforme dans les photographies de Li Huai : depuis les morts massives de la révolution culturelle jusqu'aux difficultés à reconstruire et revivre par dessus ces décombres et ces traces ineffaçable de sang versé.
Car le sang est le motif qui vient immédiatement à l'esprit en voyant cette photographie. Une photographie très picturale et très plastique, où le rouge, couleur ô combien symbolique et puissante, devient la messagère de souvenirs et de significations complexes et ambivalentes. Le rouge : couleur de la Chine, couleur de la révolution (en l’occurrence cette Révolution dite "culturelle"), mais de toutes les révolutions. Couleur de la violence, du sang (versé), mais aussi couleur de la vie et de la maternité : sang menstruel des femmes devenues fécondes, sang qui accompagne l'accouchement et la naissance du nouveau-né. Le rouge : promesse de vie, de (re)naissance et régénération - le sang versé du passé, le sang qu'il faut verser comme condition d'un avenir, le sang qui sera versé comme promesse d'avenir. Où l'on retrouve sous une autre couleur ce paradoxe chromatique du noir et blanc évoqué déjà dans la première composition.
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