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Tianjin au temps des concessions étrangères sous l’objectif d’André Bontemps (1931-1935)

Un récit visuel entre micro et macro-histoire

Fleur Chabaille, Author

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Premières impressions de Tianjin


Au terme d’un mois et demi de sa longue traversée en mer, la famille arrive finalement le 26 février 1931 à Tianjin où André Bontemps prend ses fonctions dès le lendemain. Dans l’imaginaire occidental qui continue à exercer une grande influence sur la perception de la Chine à cette époque, Tianjin reste largement méconnue et éclipsée par Shanghai dont le développement économique et le rayonnement culturel lui ont valu le surnom de "Paris d’Extrême-Orient".

A contrario, Tianjin pourrait être dénommée la “Cendrillonne” des grandes villes d’Asie orientale, selon une expression trouvée dans un article de L’Ancre de Chine[1] qui lui est consacré . Située à environ 130 km au sud de Beijing, la ville représente pourtant le cœur de la présence militaire française en Chine du Nord du fait de cette proximité stratégique vis-à-vis de la capitale. Mais c’est aussi ce voisinage imposant qui explique sa méconnaissance comme le résume un extrait de l’article évoqué précédemment : "Trop proche de Pékin, l’ex-capitale impériale qui l’écrase de la splendeur de ses monuments déchus, trop différente de Shanghai sa rivale commerciale des bords du Yang-Tse, Tientsin est en effet la ville qu’ignore systématiquement non seulement le reporter pressé, en quête de “copie” sensationnelle, mais même beaucoup de ceux d’entre nous devenus Tientsinois par l’imprévu d’une désignation coloniale."[2].

Or, ce que découvrent les militaires débarqués à Tianjin est loin de ressembler à une ville banale ou secondaire. A l’époque, celle-ci compte environ 1,4 million d'habitants et l’activité de son port en fait le second de toute la Chine. En 1929, elle abrite 65 officiers et 1524 soldats français et indochinois[3]. Le caractère atypique de la ville réside surtout dans l’existence des concessions étrangères qui se partagent un vaste territoire situé au sud de la ville chinoise le long du fleuve principal Haihe 海河. Au moment où la famille Bontemps s'installe à Tianjin, ces enclaves étrangères ne sont plus qu’au nombre de quatre. Il s’agit de celles administrées par la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et le Japon depuis la disparition des cinq autres intervenue au moment de l’intégration de la Concession américaine dans la Concession britannique en 1902, les rétrocessions allemande et austro-hongroise en 1917, russe en 1920 et belge en 1929. Ces quatre dernières sont respectivement devenues les premier, deuxième, troisième et quatrième districts spéciaux dont la gestion est passée entre les mains des autorités chinoises. Le plan de la ville présenté ci-dessus donne un aperçu de ce découpage territorial et de son déploiement spatial.
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